Une nouvelle en fait, d'un peu moins de 50 pages, écrite par F.S. Fitzgerald et qui figure dans un recueil intitulé "les enfants du jazz". Dans cette nouvelle, le héros est censé être né en 1860 et mort au moment où l'auteur finissait d'écrire la nouvelle, soit en... 1922. Et l'on comprend très vite que l'excellent choix qui a été fait de faire naître le héros le 11 novembre 1918 pour mourir 80 ans plus tard.
En fait, le scénariste du film n'a gardé de la nouvelle que cette idée d'un enfant qui naît avec l'apparence d'un vieillard et qui rajeunit tout au long de sa vie. Il a considérablement brodé avec de multiples histoires qui donnent envie comparer par certains côtés le film au livre... "la vie mode d'emploi" de Georges Perec.
Trois différences essentielles donc entre le livre et le film.
Je retournerai voir le film: deux heures de bonheur avec beaucoup d'émotions. La nouvelle je pense que je ne la relirai pas.
Une différence temporelle puisque l'action se situe cinquante ans plus tard, ce qui permet d'aller des quelques années qui ont précédé 1918 à l'ouragan Katharina qui a ravagé la Nouvelle-Orléans en 2002, avec entretemps quelques temps forts bien ancrés dans la réalité historique.
Un différence d'espace puisque l'action se déplace de la région de Baltimore à celle de la Nouvelle-Orléans, ce qui permet d'introduire l'élément marin, mais passe aussi par d'autres régions du monde comme le nord de la Russie, l'Europe et notamment Paris.
Une différence enfin quant au caractère du héros qui dans la nouvelle est un pur produit de la bourgeoisie de Baltimore, un homme sur de lui, ce qu'il restera dans sa tête quasiment toute sa vie, alors que le héros du film doutera beaucoup, et surtout sera beaucoup plus ouvert, notamment aux autres, ce qui donne l'occasion de se voir raconter de nombreuses petites histoires tout au long du film (et qui feront l'objet de billets à venir)
Car le film, c'est l'histoire certes de Benjamin, mais aussi celle de ce qu'il a vécu avec Daisy, la femme qu'il aimée dès qu'il l'a rencontrée pour la 1ère fois de sa vie.
Une femme qu'il quittera le temps qu'elle grandisse et vive sa vie de femme avant de la rejoindre pour quelques années de vie commune. Une femme qu'il abandonnera avec leur petite fille pour lui éviter d'avoir à élever à un moment deux enfants: le leur et lui même qui rajeunit. Une femme qu'il aimera en fait toute sa vie. La femme qui l'accompagnera lorsqu'il redeviendra dans son corps et sa tête un enfant et qu'il oubliera tout, petit à petit. Tout, sauf au seuil de la mort lorsque il la regardera et qu'elle aura la certitude qu'il sait qui elle est.
2 commentaires:
Chère @nn@, juste un mot pour dire à quel point j'aime ces rubriques et qu'elle me donne toujours envie de lire tous les livres dont tu parles, voir les films que tu commentes, le tout à la lumière de ces commentaires. L'autre jour, j'ai reparcouru tout ton blog et j'en ai eu le vertige de tant de merveilles encore à découvrir et j'enragee contre le manque de temps.... Merci.
Beaucoup de ces films Myosotis ont été vus avant la naissance des enfants, ou depuis qu'ils ont bien grandi et/ou que j'ai quitté le foyer.
Quant aux livres, beaucoup ont été lus Myosotis du temps où je lisais beaucoup, ce qui pouvait parfois s'apparenter à une forme de "fuite" avant que je n'opte pour les mots croisés et la broderie.
Désormais il y a le net, très chronophage... surtout quand on tape à deux doigts (alors qu'on est bavarde) et parfois un peu maniaque en matière d'illustration...
Du coup, faute de temps, la pile de livres dont je pique des idées chez toi, Verveineciton et Gene s'empilent sur les étagères de la bibliothèque. Idem les DVD de films version DVD (là j'ai une autre "source" d'inspiration...)
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