Là, il n'est pas question du film choisi par d'autres qu'on va voir en groupe ou le film dont tout le monde parle en disant qu'il faut aller le voir. Non. Pour qui aime a minima le cinéma, quel est le film que si, on osait, on irait voir seul*.
Telle était la question hier avant d'aller voir "Looking for Eric" de Ken Loach.
La réponse était:
Pas vraiment le réalisateur dont le "Familly Life" vu au sortir de l'adolescence était traumatisant.
Pas vraiment les acteurs, inconnus de ce côté ci de la Manche - sauf Eric Cantonna. Mais qui reste pour beaucoup associé au football- et dont le physique les condamnerait pour beaucoup à ne figurer que dans des documentaires sur le surpoids et l'obésité.
Pas la référence au foot, à l'ambiance autour des matchs (que ce soit dans les stades ou les cafés) vu que le seul et unique match de foot regardé en totalité c'était... en 1998.
Pas vraiment le point de départ de l'histoire, plutôt déprimante: celle de Eric, postier anglais, qui traverse une très mauvaise passe. Malgré l'amitié de ses collègues, il n'arrive pas à faire face à ce qu'il ressent comme des échecs en tant que père, beau-père et surtout comme mari de Lily, connue sur une piste de danse (il excellait comme rocker) et qu'il a quittée 30 ans plus tôt. Sauf que, au bout du rouleau, inspiré sans doute par une tendre et hilarante séance de thérapie collective initiée par un de ses collègues hommes branché psy, il s'adresse un soir au poster de son idole Eric Cantonna...
Non. Ce qui a finalement a peut-être été l'élément déclenchant: deviner qu'on va assister à la renaissance d'un homme que l'on voit au début du film murmurer en pleurant le prénom de celle qu'il aime toujours (30 ans après l'avoir quittée) et qui à la fin du film, au milieu de sa famille recomposée et ses amis, ose timidement mettre le bras autour de sa taille et poser la main sur sa hanche.
Entretemps il a appris que parfois on a besoin d'un "modèle" pour inspirer nos choix et que, face à l'adversité, il faut oser "jouer collectif" et faire confiance à ceux qui nous aiment. Et quant tant de choses pousseraient à tomber dans la "sinistrose" ça fait du bien!
Quant à savoir ce qui nous pousse à aller voir un film... les cinéphiles diront qu'il y a autant de raisons que de films: le réalisateur, un acteur (ou pour certains une actrice...) les images, la musique, l'histoire... voire le simple plaisir d'être ailleurs, dans le film, le temps de la séance.
* Le fait est connu, sauf à être au moins un peu cinéphile, les gens n'osent pas aller seul au cinéma.
3 commentaires:
Excellente question.
J'ai souvent été guidé vers un film à cause de son réalisateur ou d'un acteur.
Les deux derniers exemples en date, cette semaine, sont "Wanted" pour Angelina Jolie et Morgan Freeman, et "From Hell" pour Johnny Depp.
A part le second qui donnait un point de vue intéressant sur la légende de Jack l'Eventreur, le premier m'aurait peu attiré si je n'avais du choisir qu'en fonction de l'histoire.
Et puis, il y a aussi la catégorie du film: historique, fiction, science-fiction, horreur, aventure, policier...
Sinon, je ne sais pas si je suis un cinéphile au sens strict du terme mais en revanche, j'apprécie d'aller seul au cinéma.
C'est un moment d'évasion que l'on peut difficilement savourer si l'on est plusieurs.
A propos de film, j'ai aperçu une affiche du liseur, "The reader", qui visiblement sort enfin en France (le 15 juillet je crois, mais comme j'étais en voiture...)
* Pffff j'ai du faire des recherches Marwan pour retrouver ces deux films là.
Les critères acteurs peuvent être un bon critère pour aller au cinéma, même s'ils ne sont pas des sex symbols. Parmi les hommes je pense par exemple à Olivier Gourmet que j'apprécie beaucoup alors que physiquement... on est très loin d'un Brad Pitt ou d'un Johnny Deep (sourire)
Qu'est ce qu'un cinéphile? Le Larousse dirait "Personne qui aime le cinéma et s'intéresse à son histoire" et le dictionnaire de la langue française "amateur de cinéma" ce qui n'est pas tout à fait pareil et je dois être quelque part entre les deux.
Quant à aller seul(e) au cinéma...
Un véritable amateur dirait que comme il est rare de trouver quelqu'un avec qui on partage les mêmes goûts, quand on aime le cinéma autant y aller seul, ça limite les déceptions
* Exact Verveinecitron, "the reader" sort le 15 juillet et passera dans mon cinéma préféré (vous savez lequel maintenant) où, MERCI les vacances, j'irai le voir dès sa sortie... avec une petite crainte: ne serai-je pas déçue par son adaptation comme cela a été le cas par exemple pour " ensemble c'est tout" ?
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