"La plus grande vertu des longues absences est de pouvoir "rêver" ceux qu'on aime. Au retour, il arrive qu'on en meure." Nicolas Bouvier
et cet extrait de la nouvelle "Indochine": le récit des retrouvailles de Lucien, un Français et de Thérèse, une Vietnamienne qui ne se sont pas revus depuis 35 ans.
"Je ne l'ai jamais quitté. Je n'ai pas été étonnée de le revoir, je l'avais tant rêvé. J'ai seulement failli mourrir quand il a frappé à la porte et que j'ai ouvert. Il est resté sans bouger, sans rien dire, comme maintenant. Nous étions paralysés. Mon sang s'est retiré. Trente-cinq années! Il y a eu cette éternité entre nous. Le seuil nous séparait, la petite marche de l'entrée devenue infranchissable. Il fallait faire ce pas de trente-cinq années, un pas gigantesque que nous avons eu peur de ne jamais pouvoir faire. Le sang est revenu, la terre s'est remise en orbite et je l'ai accompagné jusqu'à ce fauteuil."
2 commentaires:
Il est des cas ou l'absence permet de sublimer.
Le retour risque d'être, alors, avec quelques regrets
Mais, le plus souvent, l'attente est si forte qu'elle efface tous les regrets pour s'enflammer.
Il y a vingtaine d'années de cela caphadock, alors que nous habitions déjà Nantes, le père de mes enfants a du pendant près d'un an être en formation sur Bordeaux. Nos premières retrouvailles en fin de semaine avaient alors un petit goût de "lune de miel"
Depuis le contexte a changé et les notions d'attente ou même de (re)trouvailles -ce 1er petit pas à franchir- ont pris un autre relief :-)
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