mercredi 17 août 2011

Quelques lyonnais(es) célèbres (4)

Si pendant très longtemps la ville de Lyon a été associée à la photographie grâce aux frères Lumière, l'apport de ces derniers se situe plus dans le registre de leur formation initiale, celle d'ingénieurs, que dans le domaine de l'art de la photographie. C'est un autre homme qui pourrait avoir ce rôle. Un homme qui a longtemps été cantonné à ses créations en tant que peintre et sculpteur avant que, grâce à l'acquisition en 2000 par le musée d'Orsay de plusieurs de ses oeuvres photographiques, il ne commence a être connu aussi pour cette activité: Jean-Baptiste Frenet.

Le net est assez pauvre quant aux documents le concernant. On y apprend cependant que né en 1814 il a intégré dès l'âge de 13 ans l'école des Beaux-Arts de Lyon. Mais c'est plus la période qu'il effectue aux mêmes Beaux-Arts de Paris et il continue sa formation dans l'atelier de Jean-Auguste-Dominique Ingres qui doit retenir l'attention, d'autant plus que que ce dernier partira pour Rome, Frenet en fera autant. De cette "filiation" on trouve trace dans l'une des photos qu'il a réalisées d'un des anciens modèles de son "Maître".
Autant l'avouer, son oeuvre de peintre et de sculpteur attire peu, notamment nos contemporains, car qui se sent aujourd'hui attiré par les tableaux et allégories peu ou prou d'inspiration religieuse pour ne pas écrire mystique? Déjà en son temps et bien qu'ayant fait partie de l'Ecole de Lyon, il va avoir du mal à êtrereconnu et encore plus lorsque dans les années 1850 où il va, sans renoncer à ce type d'oeuvres, voir son travail de plus en plus inspiré par les idéaux socialistes qui sont les siens. Engagé dans la vie politique, il ira même jusqu'à truquer les résultats électoraux de sa commune au moment du "plébiscite" organisé par Napoléon III.

Et la photographie dans tout ça?
Vers 1850, Frénet, qui a rencontré à Lyon des personnalités de la photographie naissante, comprend vite l'intérêt de elle-ci pour garder trace des fresques qu'il peint à Ainay et qui se dégradent beaucoup. Une manière manière comme une autre d'oublier les déboires qu'il rencontre avec la peinture.

Notamment dans son cabinet professionnel de photographe, il va être l'un des premiers à quitter le champ des prises de vues stéréotypées de l'époque pour pratiquer l'instantané, le sujet familier et intime, le portrait psychologique, le gros plan...


Jusqu'à sa mort, en 1889, il fait partie de ceux qui, encore rares, osent considérer la photographie comme un art.









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