dimanche 28 août 2011

"Un sac de billes" de Joseph Joffo

Il y a eu le film, sorti en 1975, une adaptation du livre publié deux ans auparavant. Je ne l'avais pas lu et je ne l'ai pas vu! Et au collège ou au lycée, alors même qu'il figurait sur les listes de livres dont la lecture était conseillée, aucun de mes enfants ne l'avait choisi. Il y a parfois des occasions que l'on rate...
Du coup, s'il n'y avait pas eu la BD lue à l'occasion de sa pré-publication dans la revue "l'immanquable", sans doute n'aurais-je pas lu le livre.

L'adaptation est relativement fidèle, mis à part peut-être la scène où deux soldats nazis viennent se faire coiffer chez le père de Joseph Joffo qui semble avoir été étoffée. Pour le reste, toute la première partie du roman, non du récit, car c'est hélas un récit tiré de faits réels, y est. Bon pour être franche, même si régulièrement on retrouve des phrases du livre, il n'est pas possible, en 60 planches, de reproduire toutes les subtilités des 130 premières pages de l'ouvrage. Ni même de retranscrire via le dessin -de délicats pastels- ce que ressent cet enfant d'à peine plus de 10ans lorsqu'il quitte Paris et ses parents: ses espoirs, ses angoisses...son humour.

L'enfant? Quand a t il cessé de l'être d'ailleurs?

Fin 1943, il reprend une nouvelle fois la route avec son frère Maurice. Il passe voir sa soeur Rosette qui vit dans un petit village où l'atmosphère est un peu tendue car il y a eu quelques mois auparavant une dénonciation qui a conduit à l'arrestation d'une jeune femme juive qui a été emmenée ainsi que son jeune enfant.
Repensant à ces anciens jeux d'enfant (le ballon, les billes...) Joseph Joffo écrit: "En regardant Rosette cuire des oeufs durs, dire des mots que je n'entends pas, je me demande si je suis encore un enfant (...) Ils ne m'ont pas pris ma vie, ils ont peut-être fait pire, ils me volent mon enfance, ils ont tué en moi l'enfant que je pouvais être... peut-être suis-je déjà trop dur, trop méchant, quand ils ont arrêté papa, je n'ai même pas pleuré. Il y a un an je n'en aurais même pas supporté l'idée "..."

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