Et puis au printemps dernier, il y a eu un autre choc, celui du décès de sa fille aînée, celle qui avait pris le relais pour une partie de la vie quotidienne, le linge notamment puisqu'une employée de maison avait été enfin recrutée pour venir une fois par semaine nettoyer son environnement immédiat.
Depuis il s'enfonce.
Il vieillit, mal. Se tasse, de plus en plus.
Malgré les rampes qui ont été installées, monter ou descendre les escaliers, même marche après marche comme l'enfant qu'il a été, il y a plus de 85 ans, devient un exercice risqué. Même la marche devient périlleuse dès que le sol est irrégulier. Et sans le dire tous pensent la même chose: en cas de chute, il a tellement maigri et vu l'alimentation déséquilibrée qui est la sienne depuis 3 ans le col du fémur n'y résistera pas.
Mais plus que le physique, c'est le psychique qui inquiète. La mémoire qui flanche, de plus en plus. Les mêmes questions relatives au temps présent qui sont posées et reposées. Les mêmes vieilles histoires -car le présent ne l'intéresse plus- qui viennent et reviennent tout en étant de plus en plus floues dès qu'on cherche à en connaître les détails.
Et le temps qui se traine, s'immobilise presque, pour ceux et celles dont la vie a été ciblée sur l'activité physique avec, de loin en loin, non pas un livre mais quelques heures passées devant la télévision, une télévision où ils ne trouvent plus rien d'attrayant passé quelques émissions en fin d'après-midi.
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