jeudi 3 novembre 2011

Marion Cahour

Marion Cahour...
Le nom de cette dame, née la même année que Françoise Dolto et Soeur Emmanuelle, ne dit rien à la quasi-totalité des français. Moi-même jusqu'en 1994, quand j'ai repris le travail dans le secteur de ce qui s'appelait encore le RMI, j'ignorais qui elle était et à quel point elle avait oeuvré dans le département pour les exclus, notamment ceux confrontés à l'alcool, à la rue...
Petit coup de zoom pour mieux faire connaître cette femme.

Elle est née en 1908 à La Baule-Escoublac dans une famille de atypique (père breton et mère écossaise) qui, fait rare à l'époque, ne la baptise pas. Baptisée à sa demande, à l'âge de 14 ans, elle restera toute sa vie une catholique "active", désireuse d'aider les autres.

Après avoir exercé comme médecin à l'Assistance publique de Paris et auprès des écoles de la ville de Paris, elle revient à Nantes. Et c'est là que tout bascule. Elle crée la première consultation anti-alcoolique du département (elle continuera d'ailleurs d'y exercer bien après l'âge de la retraite). Elle ouvre aussi des centres de post-cure alcoolique dans la région nantaise. Enfin, elle contribue à créer l'association "la Croix d'or" qui aide les malades alcooliques et leur famille.

Mais son action ne s'est pas arrêtée aux alcooliques car dans les années 70, pour venir en aide aux plus démunis, elle ouvre un petit local appelé « Brin de Causette ». Situé près de l'église et du marché central de Nantes: Saint-Similien, elle va y accueillir et réconforter les exclus. Ce lieu d'écoute va vite devenir plus que cela. Dans les années 2000, près de 150 personnes y passaient chaque jour, de 7 h à 11 h, pour être écouté mais aussi aidé à rédiger une lettre... prendre un petit-déjeuner... et repartir éventuellement avec quelques sandwichs et un yaourt, voire un plat chaud.

Depuis...
En 2000, Marion est morte...
En novembre 2008, à l'extérieur du local, une plaque a été apposée en souvenir de l'action de Marion.
En mars 2010, le local a du temporairement fermer pour cause de trop de violences en provenance d'un petit groupe de personnes ayant des troubles mentaux*.
S'il a rouvert après juste une semaine de fermeture, en avril 2011, le président de l'association gestionnaire du local s'inquiétait quant au nombre de bénévoles* présents pour faire fonctionner le local toute l'année, de 7 à 11 heures: « Nous voudrions surtout plus d'hommes. La population jeune des accueillis a explosé. Nous sommes inquiets car elle est plus difficile à «gérer». Que ceux qui veulent nous rejoindre sachent qu'il y a une formation (à l'écoute, à l'accompagnement des toxicomanes, etc.) par des anciens et par des professionnels. En 2009 nous étions 110. Aujourd'hui, 91 c'est trop peu pour nos 11 équipes. »

* Saura t on un jour répondre à cette question: est-ce la rue qui rend "fou" certains ou est la folie qui pousse certains à la rue?
** Être bénévole c'est être présent un matin par semaine du lundi au vendredi, ou bien un samedi matin sur deux, ou un dimanche matin par mois.

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