mercredi 7 mars 2012

"Furari" de Jiro Taniguchi

Ceux qui apprécient de manière "raisonnable" l'oeuvre de Jiro Taniguchi diront de son dernier ouvrage publié en France qu'il n'apporte rien par rapport à ses oeuvres précédentes, notamment celle par laquelle il a été connu: "l'homme qui marche".
Ceux qui l'aiment beaucoup feront aussi le rapprochement avec "le gourmet solitaire" et "les années douces", deux oeuvres de romanciers qu'il a illustrés.
Et ceux qui ne le connaissent pas achèteront ce livre qui est une excellente introduction à son oeuvre.

Ceci précisé que dire de "Furari" (prononcer FOUrari" car en japonais le "U" se prononce toujours "OU")? Tout d'abord que ce mot pourrait se traduire par « au hasard », « au gré du vent ». Tel est l'état d'esprit du héros, un quinquagénaire qui arpente les rues - en ne cessant quasiment jamais de compter ses pas - de Edo (l'ancien Tokyo) au début du 19ème siècle, l'oeil à l'affut des produits offerts par les marchands ambulants, des prestations des artistes de rue et du spectacle de la nature...

Cet homme, dont le nom n’est pas donné, pourrait bien être Tadataka Inô, un géomètre et cartographe qui, au début du 19ème siècle, a établi la première carte du Japon en utilisant des techniques et instruments de mesure modernes.
Mais ceci est secondaire car seul compte le plaisir d'accompagner cet homme, de surcroit amateur de poésie, là où ses pas et son esprit le mènent. Car le marcheur est aussi un grand rêveur qui imagine parfois sa ville avec les yeux d'un aigle, d'un chat ou... d'une fourmi. Et cela donne de superbes dessins dont certains mériteraient d'être agrandis et encadrés.

Aucun commentaire: