samedi 9 novembre 2013

"Le vieux canard et la mer" de Hugo Sokal et Pascal Regnauld

S'agissant du titre, bien difficile de savoir si Sokal est effectivement un amateur du livre d'Ernest Hemingway, "le vieil homme et la mer" ou si, au moment de choisir le titre, le personnage de Ballingway, un vieux loup de mer lui aussi amateur de whisky, croisé par Canardo dans une autre de ses aventures, a tiré la couverture à lui, en profitant notamment que notre canard belge était encore plus en retrait que lors de sa précédente aventure.
L'aventure... En résumé: Canardo qui a la garde de son neveu (oui notre canard alcoolo a de la famille) est mandaté par cette si subtile présidente du Belgambourg afin d'aller négocier pour récupérer l'épouse d'un ressortissant belgambourgeois enlevé au Koudouland, une ancienne colonie du Belgambourg jusqu'alors surtout connue pour sa production de mérou à pois rouges.
Il n'y a pas vraiment d'action dans ce volume puisque le "héros" se fait kidnapper très vite avec son neveu. Le plaisir, il faut aller le chercher ailleurs: dans les têtes des protagonistes (par exemple les Japonais en lapins aux dents longues), dans les répliques assassines et les nombreux coups de pattes sur ... plein de choses.
Une réplique en passant: le "cher" neveu qui, à l'issue du film "Momo le mérou" vient de délester son tonton de 120€ de produits dérivés l'invite à sortir sans états d'âme car "... une console de jeux dernière génération, c'est plus fiable et moins cher qu'une de ces petites baby-sitters affriolantes désormais bien trop jeunes pour un type comme toi"
Quant aux coups de pattes, ils sont nombreux car je ne sais si quelqu'un trouve grâce aux yeux du scénariste... Quelques exemples en passant: l'industrie du cinéma (et ses produits dérivés) qui transforme un moche mérou à pois rouges (qui se reproduit à une vitesse impressionnante* ce qui est très utile quand on aime le poisson cru**) en un joli poisson (bon support de produits dérivés***) en voie de disparition dont la pêche vient être interdite****, ce qui à incité les professionnels du tourisme à sur-investir dans l'immobilier afin de donner d'autres possibilités de ressources aux autochtones.
Et encore ceci n'est qu'un petit échantillon, l'album gagne donc grandement à être relu une fois les grandes lignes du "scénario" comprises. Je garde pour la fin les propos désabusés du conseiller en communication de la présidente qui, venue en personne sur le terrain, n'a pas pu s'empêcher de s'emporter devant les caméras... "En règle générale, vous êtes devenue l'égérie de tout ce que l'Europe compte de ronchonneurs traditionalistes... Cette petite extrême droite à la frilosité de bon aloi qui s'exprime plus volontiers au comptoir que dans l'isoloir"

* Voir le scandale de la perche du Nil
** Coup de patte à la mode des sushis
*** On garde le même nom mais on remplace les rayures jaune et blanc du poisson clown par des pastilles rouges sur fond blanc
**** Bienvenue à Greenpeace

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