mardi 28 janvier 2014

"Ambulance 13 - "Des morts sans nom" de Ordas, Cothias et Mounier



Suite des aventures de Louis-Charles Bouteloup et des membres de son équipe dont on pourrait croire qu’ils ont déjà vécu le pire de ce qui pouvait leur arriver mais non.
A noter que certains éléments de l’intrigue du roman qui porte le même nom ont été modifiés par exemple
- Bouteloup qui, dans le livre, découvrait au dernier moment que c’était lui qui devait assister Isabelle de Ferlon avant son exécution et n’avait pas le temps de s’entretenir avec elle… a dans la BD le temps de lui faire ses adieux
- Kasher et Citron dont l’un aidait l’autre à sortir d’un trou d’obus où il s’enlisait mourraient ensemble en faisant mentir le dicton selon lequel il ne tombait jamais un obus deux fois au même endroit… alors que là Kasher très choqué par la mort de Citron et de Saucisse lors d'une attaque « pète les plombs » et après avoir récupéré leurs corps se suicide. 
Mais en contrepartie de ces changement on voit apparaître dans la BD de nouveaux personnages dont certains ne feront qu’un passage express comme le griot africain qui prédit à Bouteloup la mort prochaine de deux de  ses hommes, ce qui donne l’occasion d’aborder la manière dont l’armée traitait les coloniaux, vite envoyés se faire hacher sur les premières lignes avant d’être accusés de lâcheté en cas d'échec. 
Et puis c’est l’occasion de davantage détailler la vie de certains personnages secondaires comme celle du fils du sénateur Favre, celui dont Bouteloup avait sauvé la vie en devant toutefois l’amputer. Ce jeune et beau militaire a cru avoir une nouvelle chance en devenant pilote d’avion. Son chef d’escadrille va vite lui ôter toute illusion en lui annonçant qu’il pilote mal mais qu’il va se débrouiller pour lui faire avoir des victoires parce que les civils préfèreront toujours un beau pilote à un pilote doué. " Il suffit d'être photogénique et de faire rêver la France quand le gouvernement a besoin de l'endormir... Fonck est meilleur pilote mais moins séduisant que Guynemer, des deux, qui croyez vous que l'on adule?"
Mais cela ne suffit apparemment plus car Bouteloup qui doit laisser ce qui reste de son équipe pour revenir vers l’arrière, à l’hôpital du Val de Grâce, entend cette petite phrase qui lui fait prendre conscience qu’à l’arrière, la guerre dure trop et que les poilus ont perdu l’aura qu’ils avaient "... ce n'est pas parce que vous portez un uniforme que vous pouvez prendre toute la place! Vous, les poilus, vous devenez encombrants, vous savez!"

Aucun commentaire: