Même si Scorcese et DiCaprio sont des "valeurs sûres", a priori je ne serai pas allée voir le film, mais voilà, arrivée au cinéma, au dernier moment il a fallu changer de programme. En avant donc pour un film de 3 heures qui met en images l'autobiographie de Jordan Belfort, un de ces golden boy des années 90 qui ont poussé comme des champignons sur le terreau pas toujours très clean de la finance.
Parmi les différents résumés et critiques que j'ai pu lire ensuite, les commentaires de Didier Péron dans Libération m'ont assez plu puisqu'il parlait du « portrait
scorsésien entropique de l’ascension et la chute d’une crapule
séduisante guidée par le seul aveuglement de ses instincts avides ». Et c'est tout à fait ça!
En mots plus simples je dirai que, un peu comme dans le film "Casino" du même réalisateur, on assiste, en mode flash-back, à l'ascension et la chute d'un homme:
- qui a commencé comme assistant trader assistant trader chez L.F. Rothschild
- est devenu trader ET aussitôt chômeur quand la bourse a plongé en janvier 1987 au chômage,
- a refait son trou en étant recruté dans une petite entreprise opérant sur le second marché
- s'est lâché en créant sa propre boîte, Stratton Oakmont Inc., une société de courtage financier aux pratiques douteuses où drogues (dont cocaïne) et sexe étaient monnaie courante pour... se défouler? tenir?...
- a fini par se faire coincer par le FBI (après leur avoir donné du fil à retordre)
Si vous n'aimez pas les films "sous tension", passez votre chemin parce que, tout comme avec De Niro du temps de "Casino", pour reprendre une description trouvée sur le net "Scorsese enchaîne les morceaux de bravoure, entre lignes de cocaïne, orgies et "pétages de plombs", sous une pluie de dollars" Mais c'est quand même moins violent*.
Si vous n'aimez pas les films avec des gros mots, évitez le aussi parce que celui de "fuck" est plus d'une fois prononcé. La revue Variety s'est même amusée à le compter, et il y avait de quoi s'endormir car le mot est prononcé 506 fois**!
Mais si vous aimez voir de jolies performances d'acteur allez-y, notamment pour DiCaprio qui est génial!
Il commence en petit jeune homme BCBG qui boit sagement de l'eau lors de son premier déjeuner d'affaires alors que le trader qui "l'initie" carbure ouvertement à la cocaïne, au Martini et au sexe,
finit en gentil conférencier pour public très classes moyennes
avec entretemps quelques séances chocs comme par exemple celle où, alors qu'il a accepté de négocier avec le FBI, il fait volte-face lors du discours où il est censé passer la main à ses associés, ou bien encore il doit assumer les effets à retardement d'un médicament retiré du marché par la FDA*** qui le considérait comme une drogue.
* En repensant à certaines scènes de "Casino" je ne peux m'empêcher de faire la grimace tant elles étaient violentes
** Scorsese n'a jamais été chiche en "fuck", que l'on peut entendre 422 fois dans "Casino" et 300 fois dans "Les Affranchis"
*** FDA: Food & Drug Administration: Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux qui a notamment pour mandat d'autoriser la commercialisation des médicaments sur le territoire des États-Unis.
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