mercredi 15 janvier 2014

"Aya de Yopougon"


BD parue entre 2005 et 2010 qui narre en 6 volumes les aventures de Aya et de ses copines ainsi que des personnes qui gravitent autour d'elles. BD dont il a été tiré un film -que je n'ai pas vu- des deux premiers volumes. BD que j'ai offerte... et que je n'ai pas pu m'empêcher de lire... et elle m'a bien plu.
Bienvenue donc à Yopogon, la plus grande des 13 communes du district d'Abidjan. Elle comporte tout à la fois des quartiers populaires et résidentiels, ce qui permet à la scénariste (Marguerite Abouet) elle même originaire de Côte d'Ivoire et au dessinateur (Clément Oubrerie) de dresser un tableau assez pittoresque de ce que pouvait être la vie là bas à la fin des années 70.
Place maintenant à Aya et ses ami(e)s, notamment Adjoua et Bintou. Toutes les 3 ont dix-neuf ans, l'âge où tout est possible, mais leurs souhaits sont bien différents: Aya souhaite devenir médecin, les deux autres pensent plus faire la fête en allant dans les différents "maquis"*  histoire de se trouver un mari.
A leurs côtés on verra:
- côté femmes: Rita revenue de France et qui espère mettre la main sur un homme riche, Félicité, une jolie jeune femme timide, Jeanne, la secrétaire du père d'Aya 
- côté hommes: Innocent, un coiffeur homosexuel qui est parti en France, Moussa, fils du patron d'une grosse société qui fabrique de la bière il a bien du mal à trouver sa place, Hervé, un jeune homme timide qui va finir par devenir un bon mécanicien très recherché, Mamadou qui peine à assumer de façon digne sa paternité et Grégoire un beau parleur.
Beau parleur, un adjectif qui pourrait s'appliquer à plus d'un homme dans cette série. Les femmes en savent quelque chose elles qui en font souvent les frais en leur cédant au risque de se retrouver enceinte (Adjoua et Jeanne) face à un homme qui n'assume pas (le père de Aya) ou mal (Mamadou) ou rejetée (Aya lorsqu'elle refuse de céder aux avances d'un de es professeurs de faculté)
Une BD plein de détails justes comme cette manière de céder un enfant à des tiers contre de l'argent, quitte à vouloir le reprendre des années plus tard (Félicité, Hervé), comme dans la description de la vie en foyer Sonacotra, la manière dont sont perçu les homosexuels en France et en Afrique, comme l'existence de femmes riches qui entretiennent de jeunes amants, comme les palabres qui commencent pour n'importe quoi et n'en finissent pas... 
Une BD où il ne faut pas oublier de lire les "bonus" où la scénariste explique les termes utilisés comme par exemple "ça sent pipi" qu'il faut comprendre au sens imagé: "ça sent l'embrouille". Elle donne aussi des recettes et détaille certains aspects relatifs au statut des habitants de Côte d'Ivoire par rapport aux visas et la la carte de séjour. 
En résumé Aya ce sont 6 volumes et quelques bonnes heures de lecture!
* rien à voir avec la Corse, penser plutôt bar, boîte de nuit

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