dimanche 26 janvier 2014

Grenade...(2) les statues de l'avenue de la Constitution (la suite)

La suite sera plus brève car il n'y aura pas de photo de deux des personnages emblématiques de l'Andalousie qui figurent dans cette allée sans avoir de véritable nom: le toréador (c'est lui qui clôt la balade et c'est normal car il est tout près des arènes) et la rempailleuse de chaise qui porte les célèbres robe et coiffure sévillanes.
Voici tout d'abord le personnage qui aurait pu figurer parmi les poètes, car lorsqu'on lit la longue biographie qui est consacrée à St Jean de la Croix (1542-1591)
il s'avère qu'il a certes beaucoup écrit sur la foi* mais qu'il a aussi rédigé des poèmes.
Considéré comme l'un des plus grands mystiques espagnols (avec Ste Thérèse d'Avila avec qui il a beaucoup échangé) il n'est pas surprenant que le sculpteur l'ait représenté en train d'émerger d'un brasier ardent, d'autant plus qu'il semblerait qu'il ait souvent comparé la foi à une torche enflammée**Ce choix artistique ne permet pas de voir un des détails qui le caractérise, à savoir l'absence de chaussures. St Jean de la Croix est en effet le "père" d'un courant dissident dans l'ordre des carmes puisqu'il est avec Ste Thérèse d'Avila à l'origine des carmes déchaussés (comprendre qu'elles -ou ils car il existe une branche masculine- ne portent plus de chaussures mais des sandales, quelle que soit la saison)
Trois siècles plus tard, car elle est née en 1826 à Grenade, je doute fort que la princesse Eugénie de Montijo se soit laissée aller à ce genre de fantaisie. De mes années lycée je ne gardais d'elle que le souvenir de la femme de... Napoléon III qui, lorsqu'il la rencontra, n'était que le Président de la République française.
La sculpture la représente sous les traits d'une jeune et jolie jeune femme aux seins bien rebondis qui tient entre ses mains une couronne richement décorée... une manière discrète de rappeler que c'était une jeune femme coquette qui a pendant un temps possédé l'un des plus belles collections de bijoux existant à l'époque.
Les espagnols et les anglais sont moins durs que les français vis à vis d'elle dont on oublie parfois qu'elle a défendu les beaux-arts, les femmes -en intervenant pour que soit signé le premier baccalauréat attribué à une femme- et chose plus étonnante Dreyfus (que les bonapartistes considéraient souvent comme un traite)
Une femme surprenante qui mérite qu'on ne reste pas fixé sur l'image d'une femme a priori sans grande cervelle (qui aurait notamment poussé son époux à faire la guerre au Mexique) en allant aille lire ce qui est écrit à son sujet
http://fr.wikipedia.org/wiki/Eug%C3%A9nie_de_Montijo
La dernière sculpture est celle d'un musicien, probablement l'un des plus grands musiciens espagnols: Manuel de Falla. C'est probablement pour cela qu'il est représenté dans cette allée alors qu'il n'est ni né ni mort à Grenade et que rien dans l'assez bref article qui lui est consacré ne laisse penser qu'il ait vécu un certain temps à Grenade
http://fr.wikipedia.org/wiki/Manuel_de_Falla
A noter que pour une fois son nœud papillon est à peu près droit.Et oui, sur beaucoup de photos il penche!    
* Il fait partie de ceux et celles -car il y a quelques femmes- qui sont considérés comme des Docteurs de l'Eglise catholique.
** Conditionnel de mise car n'ayant jamais lu le moindre ouvrage de sa part je ne peux que me fier à ce qui est écrit à son sujet.

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