mercredi 29 janvier 2014

"le vent se lève" de Hayao Miyazaki

Le titre du dernier Miyazaki se réfère à un vers «Le vent se lève, il faut tenter de vivre» extrait du poème de Paul Valéry, « le cimetière marin ». Un vers que, dans la VO, on entend prononcer par le héros avec délicieux accent japonais. Ce sera la seule référence à la France car les allusions à l’Italie (via les rêves du héros où il rencontre un célèbre ingénieur aéronautique italien) et l’Allemagne où il séjournera à la demande de son employeur seront beaucoup plus fréquentes
Ceci précisé, que penser du film ? Il renvoie à une réalité historique et biographique, du coup ceux et celles qui comme moi préfèrent les films plus oniriques de Miyazaki seront un peu déçus. On retrouve cependant la plupart des thèmes cher à Miyazaki avec semble t il, dans la vie du héros, quelques éléments qui font songer à la propre vie de Miyazaki.
Le héros au fait, qui est-il ? Sa vie est fortement inspirée de celle de Jirō Horikoshi qui a été le concepteur des chasseurs bombardiers japonais Mitsubishi A6M, appelés « Chasseurs Zéro »*. Mais de la conception sur le papier à la réussite des vols, la route est parfois longue et le héros connaîtra quelques échecs.
A ses côtés il y a une femme qu’il rencontre en 1923, lors d’un tremblement de terre, avant de la retrouver des années plus tard et d’oser l’épouser alors même qu’elle l’a dès le départ prévenu qu’elle était atteinte de la tuberculose.
Mais il y a surtout Honjo, son ami des années lycée qui lui travaillait plus sur ce qui va devenir le bombardier utilisé par les japonais durant la seconde guerre mondiale.
Vu le sujet abordé, on pourrait craindre des dérives militaristes. Il n’en est rien car Miyazaki insiste bien sur le fait que son héros est plus passionné par le fait de fabriquer de beaux avions que des armes de guerre. Les militaires sont en outre systématiquement montrés à leur désavantage, tout juste bon à acheter les avions et rentabiliser tous les frais engagés. Cela n’a pas empêché les pays qui comme la Chine ou la Corée du Sud ont particulièrement souffert de « tousser » quand le film est sorti
A propos de tousser: on fume beaucoup dans le film, dès le lycée, dans les chambres de malades… alors l’association qui dénonce les dangers du tabac a protesté. C'est oublier un peu vite une réalité qui a duré longtemps. Je me souviens fort bien que lorsque j’ai commencé à travailler, il était encore fréquent de voir les participants fumer en disant que ça les aidait à se concentrer.
Au final… un film que je suis contente d’avoir vu mais qui ne fera pas partie de ceux que je reverrai de façon prioritaire. Et oui, je lui préfèe nettement « Princesse Mononoké », « Le voyage de Chihiro » ou « Porco Rosso » où où était déjà question d’avions.
* Parmi les innovations clés, il y a celle des ailes d’avion inclinées vers le bas en forme de V et l’utilisation de rivets spéciaux

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