mercredi 22 juillet 2009

... 4 heures ensemble...

"... Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit, du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit.
Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habillés de raide, c'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide (...)
Ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant. Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère, cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer..."

Jacques Brel

Depuis plus d'un an maintenant il plonge, petit à petit: le dos qui se voute, l'ouïe et la vue qui baissent, les gestes de plus en plus lents et maladroits, une mobilité de plus en plus restreinte et difficile, limite dangereuse.
La mémoire qui s'effiloche autour de faits divers dérisoires d'où émergent de loin en loin quelques souvenirs anciens quand d'autres plus récents disparaissent à jamais.
Les mêmes phrases qui reviennent inlassablement.
Et puis la perte du goût, pour tout, même ce qui était toute sa vie.

Combien de temps?

Tous les calendriers et toutes les montres n'y feront rien car il y aura toujours
"la pendule d'argent qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui (...) dit: je t'attends"

3 commentaires:

verveinecitron a dit…

Et l'on se dit qu'il faudrait plus que jamais "profiter" les uns des autres, mais paradoxalement, ce repli sur soi-même rend la communication plus difficile...

cailloublanc a dit…

L'observation de ceux que l'on aime et qui s'éloignent insensiblement, quel que soit l'âge, est douloureusement aimante. @nn@, merci d'écrire ces mots sur votre blog. Me sens un peu douloureusement silencieuse en ce moment... A bient^t...

@nn@ L. a dit…

* ce repli sur soi verveinecitron rend d'autant plus la communication (la VRAIE) difficile quand elle se double d'un flot de paroles TRES quotidiennes de la part de quelqu'un qui jusqu'alors était très taciturne et n'a jamais su exprimer l'essentiel: ses sentiments

* Ce retour sur Rennes Caillou blanc a aussi été l'occasion de revoir une très vieille amie des années collège (rapprochement) et d'avoir des nouvelles d'autres personnes que nous connaissions en commun... avec hélas dans l'ensemble plus de mauvaises (éloignements) que de bonnes.
C'est de celles-là dont il faudrait d'abord se souvenir, tout comme le disait le titre de ce film que hélas je n'ai pas vu: "se souvenir des belles choses"