mercredi 19 octobre 2011

"Aventures en Loire" de Bernard Ollivier

Un peu moins de 10 ans après avoir bouclé la "route de la Soie" Bernard Ollivier a repris la route pour suivre le cours du plus long fleuve français: la Loire, du mont Gerbier-de-Jonc à Nantes, d'abord à pied, puis en utilisant non plus "Ulysse"* mais un canoë qu'il avait appelé ... "Canard". Un autre type de voyage donc: plus court (6 semaines), moins lointain, avec des sensations autres car on ne vit pas les mêmes choses en arpentant une route ou en pagayant sur un fleuve. Un voyage aussi moins préparé, même si à de très rares exceptions près, il savait qui l'hébergerait la nuit, même si jusqu'à leur rencontre c'était un parfait inconnu.
A l'arrivée? Un livre certes moins "exotique" que les précédents de cet étrange voyageur lequel nous livre cependant quelques jolies réflexions sur le voyage, les rencontres, les femmes...

Le voyage

"Comment (...) expliquer les motifs d'une telle expédition? Un geste gratuit pour rompre avec le quotidien, pour se mettre en danger, histoire de redonner du prix à sa propre vie? Il y a de la folie dans le départ, une fuite, un élan irrépressible, fort comme un sentiment amoureux,une variante du coup de foudre. Le voyage en solitaire implique une volonté de se remettre en cause, de se transcender, de tordre les digues mentales et sociales qui nous contiennent, nous ligotent plus ou moins à notre insu."

Les rencontres
"(...) je suis envahi d'un bonheur rare. Je mesure à quel point toutes ces personnes, ces tables te ces portes grandes ouvertes, ces amitiés fugaces et pourtant profondes me touchent, me nourrissent, me comblent. (...) ces hommes et ces femmes (...) en m'offrant l'hospitalité ont compris, mieux que moi sans doute, que la seule valeur qui vaille, la seule richesse qui ne sera jamais cotée en bourse car elle est inestimable, c'est la relation humaine, l'ouverture à l'autre, le partage, d'un verre de vin ou d'un morceau de pain, l'amitié offerte sans contrepartie. "

Les femmes
"Plus je connais les hommes et plus j'aime les femmes. Leur optimisme, leur tranquille assurance, leur générosité - elles ont compris depuis longtemps que dans l'échange celui qui donne est le gagnant - la simplicité et la chaleur de leur accueil, chez elles tout m'étonne et me ravit. (...) Merveilleuses femmes, si pleines d'humanité. "humanité", quel drôle de mot. Il ressemble un peu trop à "homme" à mon goût. On devrait dire "fémanité". Le bonheur sur cette planète repose (...) sur leur extraordinaire ouverture au monde, leur facilité à mettre de l'humain en toutes choses. Elles n'abandonnent jamais leur capacité d'amour."

* Ulysse c'était le léger chariot posé sur des roues de vélo qu'il a traîné sur les routes difficiles d'Asie centrale

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