mercredi 10 septembre 2008

de Paul Eluard à François Cheng

Pendant des années Nusch a accompagné Paul Eluard avant de disparaître brutalement. Dans les mois qui suivirent, il écrivit ce recueil: "le temps déborde" où figure ce vers: "Mon amour si léger prend le poids d'un supplice"
Et puis quelques années plus tard il rencontra Dominique et publia en 1951 "le Phénix" qui contient ses derniers poèmes d'amour dont celui-ci (pour lequel, honte à moi, je me suis aperçue le 15 septembre que je l'avais déjà publié sur ce blog le 26 août, une sorte de billet/main tendue à une personne qui doutait d'elle)
et un sourire
La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours puisque je le dis
Puisque je l’affirme
Au bout du chagrin une fenêtre ouverte
Une fenêtre éclairée

Il y a toujours un rêve qui veille

Désir à combler faim à satisfaire

Un cœur généreux

Une main tendue une main ouverte

Des yeux attentifs

Une vie la vie à se partager

Un autre homme a célébré l'amour, la vie via ses textes mais aussi ses poèmes: François Cheng. De lui, de ses livres, je reparlerai un jour. Pour le moment, j'ai juste envie de citer deux de ses poèmes extraits de "à l'orient de tout" .
Le premier renvoie au chemin que j'hésitais à prendre hier.
Tu es pagode qui élève
Et tu es pont qui relie
Tu es banc qui repose
Tu es butoir sur quoi nous butons
Et nous trébuchons
Et nous avançons
Sur nos routes
N'es-tu justement
La borne
Nous indiquant sans fin
Toujours d'ici,
Toujours plus loin
L'horizon
Quant à l'autre poème... Sait on jamais ce que l'on retient des vers d'un poème...
Il fait bon sur la margelle
S'assoir quand arrive le soir
La pierre est tiède encore et fraîche
L'ombre - avant de puiser l'eau
Il fait bon sur une margelle
Aux tièdes mousses s'attarder
Uni à la fraîcheur de l'ombre
Comtempler le dernier rayon
Du couchant qui tisse en images
- avec les aiguilles des pins
Sa brève légende dorée

by Ch. Béchir

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour la photo du pavillon d'or. Je serai devant le 18 decembre exactement! Je vous enverrai une pensee.

Anonyme a dit…

Deux poèmes, une découverte magnifique ; leur simplicité expriment l'essentiel. Eluard a bercé mes premiers émois d'adolescente, d'étudiante,a suivi mon parcours, et m'accompagne encore quelque fois ; François Cheng était jusqu'ici un inconnu, il ne l'est plus grâce à ce billet. Merci.

Anonyme a dit…

Je croyais que c'était "une fenêtre ouverte "dans le poème d'Eluard ????
MERCI pour les textes de F Cheng je ne connais que certains livres
En parlant du chemin j'ai laissé sur le site d'Ossiane ce matin ceci:"Fatiguée,je me suis assise au bord du chemin et je me suis vue passer ,alors je me suis donnée pour continuer la main "
je crois que cela était dans un conte chinois je complèterai avec
Cheng amitiés AA

Jean a dit…

"....Au bout du chagrin une fenêtre ouverte
Une fenêtre éclairée..."

Le Génie !
L'alliance de la beauté et de l'Espoir !

arlette a dit…

Désolée mon texte est décalé mais vous avez dù rectifier"je me suis donnée la main "
en plus je n'arrivais plus à m'identifier
bon soir d'amitié
AA

Anonyme a dit…

Plaise aux Dieux que jamais Désir ne se comble.
Sans cette quête de nous-mêmes dont l’Autre, souvent, (rires) se fait le complice, (attentif, enfin, à lui-même) que serions-nous ?
Un temps viendra, sans doute, où nous pourrons, dans le plus grand émoi de ceux pour qui nous éprouvons de la tendresse, de la douceur, en un mot de l’Amour, leur dire enfin : « Je te m’aime ».

@nn@ L. a dit…

* Agnès, j'avais bien noté que vous iriez au Japon. Il faudra d'ailleurs avant que vous ne partiez que je parle d'un dessinateur de livres pour enfants japonais auquel un site était consacré il y a encore environ 18 mois de cela.
Le pavillon d'or, c'est celui du livre de Mishima non?

* Sido, grâce à l'une de mes grandes soeurs, pourtant peu férue de poésie, ces derniers poèmes d'amour de Paul Eluard ont aussi accompagné mon adolescence.
Et le texte que je cite, le père de mes enfants et moi nous l'avons lu lors de l'enterrement de ma belle-mère, parce que nous trouvions qu'il allait très bien avec la femme qu'elle était.

* J'ai revérifié ce soir Arlette, le texte est exact.
Pour votre commentaire de ce matin, je n'ai rien pu corriger (même si le texte me semblait un peu bizarre) car avec "blogger" on ne peut que autoriser ou refuser un texte (ou plus tard le mettre à la poubelle) mais pas en modifier le contenu.

* Jean, l'image est effectivement très belle.
J'ai cependant eu un regret, je n'ai pas pu trouver sur le net d'image qui me plaise avec une fenêtre éclairée prise... de l'extérieur

* Elle vous plait bien cette conception de l'amour Michel... Si mes souvenirs d'un des livres de François Cheng sont exacts, il ne la partageait pas. Mais chut, j'anticipe...