mercredi 8 février 2012

"Shame" de Steeve Mc Queen

Brandon, le Yuppie de "Shame" ne fait pas partie de la catégorie des "pauvres" mentionnés hier. Il gagne au contraire a priori bien sa vie puisqu'il est propriétaire de son logement à New-York, quelque part du côté de la 26 ou 28ème rue (si l'on se fie au nom de la station de métro qu'il emprunte) et d'où il a une superbe vue.
Sauf que si son compte en banque est bien garni (ce qui lui permet notamment de s'adonner à ce qu'il convient d'appeler par son nom: une addiction au sexe) sa vie personnelle est d'une pauvreté émotionnelle qui fait peur.

Si le film est interdit aux moins de 12 ans (à cause de la thématique mentionnée ci-dessus) les voyeurs en seront pour leurs frais. Sauf à de rares occasions, les scènes de sexe sont suggérées et quand elles sont montrées, elles sont filmées dans des tons bleus, gris, blancs... des tons d'hiver, à l'image du peu de sentiments qu'éprouve le "héros".

Poussé par la "honte" (la découverte par son supérieur de moult vidéos pornos sur son PC de travail, par sa soeur de sa connexion en continu sur des sites similaires) il essaiera bien de changer, mais s'avèrera vite qu'il est incapable de discuter normalement au restaurant -pourtant la femme lui plait!-. Et quand il l'emmènera chez lui, ce sera un fiasco.

Non il n'est pas complètement insensible, mais principalement tourné vers la satisfaction du plaisir sexuel. Parfois il craque:
- quand sa soeur, venue squatter chez lui, interprète dans un cabaret où elle se produit, avec un tempo extrêmement lent, "New York, New York"
- puis lorsqu'après lui avoir ordonné de quitter son appartement, il erre longuement de lieu de plaisir en lieu de plaisir et ne semble atteindre celui-ci que de manière difficile et douloureuse
- enfin lorsque de retour chez lui il retrouve sa soeur qui n'a pas quitté son appartement mais fait une tentative de suicide. A l'hôpital, en découvrant les multiples cicatrices sur ses bras, il comprend alors à quel point elle aussi elle souffre. Mais il part ,pour mieux s'écrouler en pleurs sur un parvis désert inondé de pluie.

Changera t il pour autant?
L'un des points forts du film, c'est justement de ne pas donner véritablement de réponse. à la fin du film. Libre à chacun de nous, en fonction des champs/contre-champ des dernières scènes , qui renvoient à celles du début du film où déjà il s'excitait à la vue d'une femme dans le métro, d'imaginer ce qu'il fera.

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