lundi 27 février 2012

Balade Nantes/Rezé (1)

Il y a quelques temps, j'ai fait une petite balade entre Nantes et Rezé, deux communes limitrophes à l'endroit même où la Sèvres nantaise se jette dans la Loire. Mais il faisait très froid ce jour là et j'avais volontairement laissé mon appareil photo bien au chaud chez moi alors même que la promenade présente quelques intérêts qui justifient les 3 billets à venir.
Le premier a trait à la proximité de deux ouvrages qui renvoient l'un et l'autre au passé de Nantes, deux ouvrages que l'on aperçoit de loin lorsqu'on passe sur le pont de Pirmil: le pont de Pornic et l'usine Béghin-Say.

D'un point de vue technique, le pont de Pornic est conçu sur le principe des ponts ferroviaires de la fin du XIXème siècle: un treillis de poutres métalliques. Il a été construit dans les années 1870 afin de permettre le raccordement la ville de St-Gilles Croix de vie (port de pêche alors spécialisé dans la sardine) à Nantes où se trouvaient un certain nombre de conserveries.

D'un point de vue plus personnel, ce pont m'a pendant longtemps fait très peur. Tout simplement parce qu'avant que le pont des 3 continents et celui de Cheviré ne soient inaugurés, il servait, matin -dans le sens sud/nord- et soir -dans le sens nord/sud- à délester une partie de la circulation routière qui devait emprunter le pont de Pirmil.
Mais la route était TRES étroite avec un espace restreint de chaque côté des roues des voitures... et de loin en loin on croisait ou on se faisait dépasser par un train, ce qui était très impressionnant.
Depuis l'ouverture des deux ponts ci-dessus mentionné, seuls les vélos et les piétons peuvent l'emprunter... en serrant un peu les dents quand on est sur le pont et qu'un train s'engage dans la "cage métallique.

Mais ça vaut le coup car du pont et plus encore de la rive sud de la Loire, on a une superbe vue sur l'usine Béghin-Say. Une usine qui vient de loin et dont le futur est incertain .

Au milieu du 18ème siècle, Nantes comptait 22 raffineries de sucre, un chiffre élevé à rattacher au fait que 60% des importations coloniales du port étaient liées au sucre (plus tard ce sera le bois exotique). La Beghin-Say fut la dernière raffinerie construite: en 1935. Elle a fait l'objet, au milieu des années 90, d'une belle rénovation de la part d'un(e) architecte qui a misé sur le beau en dotant les bâtiments de superbes couleurs "Louisiane".

C'était avant que Béghin-Say ne soit racheté par le groupe Tereos qui a décidé... de transférer toute l'activité de raffinage en Espagne et de ne plus laisser sur le site que l'activité conditionnement, laquelle a été à son tour menacée.
Et si à ce jour la fermeture définitive du site a été repoussée à la fin 2012, il ne faut pas se faire d'illusions. Heureusement la Mairie de Nantes entend bien conserver et redonner un usage aux bâtiments si symboliques de cette usine.

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