jeudi 23 février 2012

"Airborne 44 - Destins croisés" par Philippe Jarbinet

Dans ce quatrième volume qui clôt les deux diptyques consacrés l'un à la bataille des Ardennes de l'hiver 44/45, l'autre au débarquement et à la campagne de Normandie, on retrouve Gavin et Luther, les deux américains, qui ont l'un et l'autre croisé le chemin de deux françaises: Johanna et Gabrielle.

Les qualités de cette BD relevées lors des précédents ouvrages sont toujours présentes:
- un trait réaliste où les couleurs viennent parfaitement à l'appui de l'ambiance (ainsi dans la page ci-dessous où les soldats marchent dans une forêt semble t il idyllique, sauf que...)
- des détails dont on ne doute à aucun moment de la véracité - comme le fait d'envoyer des "bleus" en première ligne afin d'épargner les vétérans, des "bleus" qui quand ils survivent deviennent "fous"- et qui donnent chair au récit
- des images qui plus d'une fois se passent de texte,
- des textes brefs, durs, où plus d'une fois j'ai retrouvé la force de "Johnny got his gun" de Dalton Trumbo
- des personnages, même secondaires attachants, je pense notamment au "gamin" Grünenwald, qui donnent envie d'en savoir plus sur eux...

Certes on pourra objecter qu'à chaque diptyque les héros étaient jeunes et beaux et que l'histoire se termine bien pour eux, mais là n'est pas l'essentiel. Philippe Jarbinet, qui est Belge, a réussi via cette BD, à me donner envie d'en savoir plus notamment sur la bataille de Normandie dont au détour d'un phrase il nous rappelle combien elle a été cruciale.
Il oppose l'état d'esprit des soldats américains à celui des soldats allemands au sujet desquels il fait dire à son héros Gavin: "... ils ont cinq ans de guerre derrière eux et surtout une motivation insurpassable, la certitude absolue que s'ils ne nous arrêtent pas en Normandie, ils ne nous arrêteront nulle part. S'ils perdent la France, ils perdront l'Allemagne! Nous, nous n'avons pas envie d'être ici, et nous avons encore un pays où retourner vivre en paix. Eux, ils savent qu'on va raser le leur. Ils ont le dos au mur,ce qui leur donne une rage que nous n'aurons jamais!..."

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