Au village de vacances, au matin du 25 décembre, qui était aussi celui de son anniversaire, plus aucun enfant ne se risquait sur le terrain de jeux.
Et il fallait faire très attention en descendant l'escalier qui menait à la promenade le long de l'Ehn.
Malgré la neige tombée, l'allée où se promener restait clairement visible. En l'absence de toute végétation, elle l'était même encore plus qu'aux beaux jours. Mais désormais, on n'avait plus aucune envie de s'assoir sur l'un des bancs installés le long du parcours.
Au delà du bois, la campagne était noyée sous une brume glaciale qui n'était pas sans faire penser aux vers de Guillaume Apollinaire... sauf que l'automne était maintenant passé.
Sur les bords de l'Ehn, plus aucun oiseau ne se risquait à prendre un bain.
Jour après jour, le givre avait habillé les branchages de feuillages de glace.
Et pourtant, malgré le froid, l'eau courrait encore et toujours: "l'amour s'en va comme cette eau courante..."
Il a craqué avant moi. Il a re-franchi le petit pont avant de retourner au chaud. Du bout de mes doigts glacés car non gantés pour mieux photographier, j'ai cliqué et je l'ai saisi une dernière fois, petite silhouette fantomatique au milieu des branches dénudées de l'hiver.
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