dimanche 5 février 2012

"La colline aux coquelicots" de Goro Miyazaki

J'irai droit au but: ce film est un "petit cru" des studios Ghibli. Et le fait que ce soit Goro, le fils de Miyazaki, qui soit aux manettes n'y est pour rien.

Point positif: des productions Ghibli, on retrouve la "patte" via le soin apporté aux décors, en général bucoliques, et toujours très soignés, même dans la description du milieu urbain.

Points négatifs:
- le scénario qui pêche sérieusement. Normal, il est inspiré d'un shojo, l'un de ces mangas destinés à un public féminin de moins de 15 ans. Ne pas s'étonner donc si cette amourette contrariée entre deux adolescents qui cherchent à sauvegarder le vieux foyer des lycéens est plutôt nièvre.
- la bande-son, truffée de chansons au sujet desquelles on hésite: reprises dans un esprit passéistes de chansons traditionnelles ou nouveautés destinées à faire vendre la B.O. du film?
- les propos très passéistes tenus par des différents personnages.

Et l'on se prend à rêver de ce que le film aurait pu être si certains thèmes qui sont rapidement survolés, voire abordés implicitement, avaient été approfondis:
- la fuite de la mère de Umi, l'héroïne, parce que ses parents qui viennent du monde médical, n'acceptent pas qu'elle se mésallie avec un marin
- plus tard, son choix de donner son nom (et non celui de son mari) à ses enfants et ,e travailler loin d'eux,
- juste après 1945, les arrangements relatifs aux filiations de façon à éviter à certains enfants (dont la famille est morte des suites des radiations) l'orphelinat et l'exclusion,
- les doubles journées d'Umi lycéenne ET responsable du bon fonctionnement de la pension de famille tenue par sa grand-mère
- le contexte très particulier de l'action qui se situe en 1963 avec un pays où l'américanisation est en marche (voir la tenue de l'industriel qui dirige le conseil d'administration du lycée) alors que culturellement beaucoup se positionnent encore avant-guerre...

Conclusion: si je suis contente d'avoir vu ce film, je ne pense pas que j'en achèterai le DVD, ni même que je chercherai à le revoir.

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