Miyazaki a souvent été qualifié de réalisateur féministe. Son oeuvre est en effet remplie d'héroïnes car il n'y a guère que dans « Porco Rosso » où le héros soit un homme... et encore, y est-il doté d'un visage de cochon et deux femmes à la forte personnalité croisent-elles son chemin.
Il y a Gina, qui dans son hôtel chante le soir, notamment « le temps de cerises », pour le plus grand plaisir de ces messieurs, même les plus endurcis des pirates de l'air. Gina passionnée d'aviation dont le destin semble être celui d'une veuve de pilote (ses trois maris sont décédés en mission). Elle attend en vain de Porco qu'elle aime en secret qu'il vienne la rejoindre dans son jardin.
Il y a Fio qui dessine des avions et aide Porco à reconstruire son hydravion. Fio n'hésite pas: non seulement elle tient tête à une bande de pirates mais elle leur donne une mémorable leçon quant à ce qu'elle pense être l'honneur des pilotes.
D'autres femmes les suivront comme Dame Eboshi, l'ambigüe maîtresse de la cité des forges de « Princesse Mononoké ».
Elle aime le pouvoir au point de ne pas hésiter à fabriquer des armes destructrices mais dans le même temps elle redonne une dignité aux exclus. Ses forges réputées fonctionnent grâce à des femmes qui ailleurs seraient mises au ban de la société car ce sont d'anciennes prostituées. Et les hommes qui assurent la finition des armes sont des lépreux.
Et puis il y a le « Voyage de Chihiro » où Yubaba dirige d'une main de fer un établissement de bains où viennent se délasser la nuit venue une multitude de dieux, n'hésitant pas à user de magie pour retenir ceux qui croisent son chemin. Ainsi ne dépossède-t-elle pas Chihiro de son identité en transformant son prénom en celui de San?
Mais parce que les personnages de Miyazaki ne sont jamais complètement méchants ou bons, Yubaba a son double en la personne de sa jumelle Zéniba, qui vit tout au bout de ce monde parallèle. Zéniba, aidera Chihiro à retrouver son identité (mais aussi Haku) ce qui lui permettra de redonner leur apparence physique humaine à ses parents avant de retourner dans le monde "normal".
Force est de constater que face à ces femmes, les hommes, même lorsqu'ils sont dotés d'une certaine personnalité, font assez peu le poids. Ils subissent bien souvent leur sort plus qu'ils n'en sont les acteurs: que ce soit Haku, le dieu d'une rivière devenu sorcier, Ashikata le jeune homme contaminé par le dieu sanglier ou Hauru le sorcier qui use de différentes identités pour échapper à celle qui l'a formé: une sorcière très puissante... Et même Porco condamné à voler en solitaire tandis que deux femmes attendent son retour, comme s'il expiait on ne sait quelle faute, peut-être celle de ne pas avoir voulu un jour rejoindre ses amis pilotes morts au combat.
3 commentaires:
With Hayao Miyazaki it's not difficult, Pengychan, to be nice
Vraisemblablement la prise de conscience que les jours de l'homme ne sont que rêves de la femme (sourire) Mais le sait-elle ? Souvent j'en doute tant s'oublie l'Ombre matricielle qui accepte les fugaces lumières d'un monde oublieux de ses origines.
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