Ce qui les sépare:
- l'âge: 10 ans séparent l'aîné, Jacques Ferrandez des deux cadets, Etienne Davodeau et Philippe Jarbinet, tous deux nés en 1965.
- la distance: Ferrandez né en Algérie vit maintenant dans le Sud de la France, Davodeau est né et est resté en plein pays des Mauges* et Jarbinet est né en Belgique où il réside toujours.
- le type d'ouvrage car si Ferrandez et Jarbinet ont été rendus célèbres pour des "séries" historiques ("carnets d'Orient" pour le premier et "mémoire de cendres" pour le second) Davodeau oeuvre plus dans le "one shot" contemporain.
Ce qui les réunit et fait que je les apprécie:
- ils réalisent leur bandes dessinées de A à Z dont ils sont à la fois les scénaristes, les dessinateurs et les coloristes**
- l'ancrage de leurs fictions dans un contexte historique très précis (mention particulière doit être faite à Philippe Jarbinet dont les albums de "Airborne 44" sont particulièrement bien documentés***)
- leurs dessins sont réalistes avec toutefois quelques spécificités: les personnages de Davodeau sont plus ronds, plus simplifiés, ceux de Ferrandez pour plus "secs" avec des traits à l'encre plus appuyés pour souligner certains contours, quant à Jarbinet, il semblerait qu'avec ses 3 dernières BD qui se situent durant la seconde guerre mondiale, il ait trouvé son style qui se rapproche de celui de Hermann, de Giraud ou de Vance où le hachuré donne du relief
- le recours à l'aquarelle dont ils déclinent les bleus et les ocres de manière somptueuse
- l'art de rendre compréhensible via le dessin de la complexité de la personnalité de certains héros, que ce soit "Lulu" la femme nue de Davodeau, "Luther" le GI de Jarbinet ou "Octave" le militaire algérien de la seconde série des "carnets d'Orient" de Ferandez
- la présence de femmes "fortes" qui s'engagent, que ce soit Lulu chez Davodeau, Marianne ou Samia chez Ferrandez, Gabrielle ou Joanne chez Jarbinet.
** Depuis quelques années on voit apparaître des hommes et des femmes qui posent les couleurs sur le dessin à l'encre du dessinateur, chose impossible lorsqu'il s'agit d'aquarelle
*** Il a en effet poussé le souci du détail jusqu'à refaire de dessins où il avait fait figurer une voie ferrée mentionnée sur les cartes d'état-major utilisées par l'armée américaine en 1944 alors que celle-ci avait été supprimé quelques années auparavant
2 commentaires:
Je connais surtout Etienne Davodeau et ses récits "ruraux" en noir et blanc (Les mauvaises gens et Rural) qui ne sont pas sans rappeler "La communauté" de Tanquerelle et Benoît. L'univers des Mauges y est bien retracé...
Mais je me suis régalé aussi avec "Chute de vélo" , "La gloire d'Albert" et "L'atelier" que j'ai empruntés il y a peu à la bibliothèque...
De Davodeau, Malausen, mis à part "Lulu" j'ai acheté "Un homme est mort" qui fait partie des BD "militantes" mais je pense que j'en lirai d'autres que lui.
Pour Ferrandez, j'achète sans le moindre état d'âme car aucun album ne m'a déçue.
Reste Jarbinet pour qui je pense que je passerai par une bibliothèque pour savoir si j'accroche vraiment à "mémoires de cendres" car même si la série est assez côtée, son graphisme était encore en recherche et je connais assez mal cette période de l'histoire qui traite des Cathares
Enregistrer un commentaire