Ces obstacles vaincus, vaille que vaille nous avions progressé: Madison, Cha-Cha, Valse (à gauche, droite et pas de change). C'est avec le paso-doble et le rock que les choses ont commencé à se gâter, oubli des pas, problèmes de synchronisation etc...
Dans la danse, le plus difficile pour un homme, bien souvent "raide" au naturel, est de se laisser aller... tout en menant la danse. Là est peut-être l'essentiel car la danse de salon est restée un art où, n'en déplaise aux féministes, c'est le cavalier qui impulse le mouvement, "conduit" sa cavalière laquelle le "suit" en toute confiance. Et mine de rien, dans une société où les femmes sont amenées à avoir de plus en plus de responsabilités, ce n'est pas évident comme situation.
Ces séances ont duré un peu moins de deux années avant que nous n'arrêtions, en partie parce qu'il ne lui était pas toujours facile de se libérer aux heures du cours hebdomadaire. Et puis j'ai quitté le foyer.
Plus tard, en y repensant je me suis toujours demandé jusqu'à quel point inconsciemment nos corps, en refusant de s'accorder lors des danses, avaient anticipé sur ce que nous ressentions sans vouloir accepter, que quelque chose était cassé, que nos trajectoires de vie n'allaient plus dans la même direction
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