mardi 18 novembre 2008

histoires de familles de sang ou de coeur (1)

Il y a les liens familiaux qui se meurent et ceux qui se nouent.
Parmi ceux qui se meurent, il y a celui qui existe entre Claire et les autres membres de sa famille qui ne comprennent pas comment une cassière de supermarché peut passer des heures penchée sur une table à créer des broderies hors norme.
Parmi ceux qui se meurent, il y a celui qui reliait si fort Mme Maloukian à son fils unique (qui était aussi son associé) que, lorsqu'il meurt accidentellement, elle perd le goût de vivre au point de vouloir mourir.

Et puis il y a le lien qui se créé et croit jour après jour comme la vie grandit au sein de Claire. Claire, cet enfant le nie au moins jusqu'au début du 5ème mois de sa grossesse, elle le cache à sa propre mère et à Mme Maloukian, qui pourtant le devine.
Et puis petit à petit Claire accepte cette vie naissante, tout comme Mme Maloukian accepte la présence de Claire à ses côtés et de revenir du côté de la vie.


Et autour d'une étole couleur de deuil offerte par Claire à Mme Maloukian et d'un voile blanc de mariée commencé par Mme Maloukian et continué par Claire va se constituer une étrange famille non de sang mais de coeur entre cette toute jeune femme qui se refusait de devenir mère et cette mère qui refusait de considérer qu'il fût encore possible de l'être après la mort de son enfant.
En confiant à Mme Maloukian la photo de l'échographie de l'enfant à naître Claire accepte d'en devenir la mère. Et Mme Maloukian en la gardant accepte de devenir la grand-mère de cet enfant. Mais il y a bien plus que cela dans cet échange.

Et le film se clôt, car il s'agit d'un film, sur l'image de ses deux femmes brodant silencieusement côte à côte. Brodant? Non c'est bien plus que cela qu'elle font, elles créent de la beauté, de l'amour, de la vie.
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18369257&cfilm=50840.html

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ces "Liens" sans qui nous ne serions pas "ce que nous devenons".

Les "percevoir", en sentir l'indispensable "nécessité", voilà sans doute ce qui rend une vie "lumineuse", semblable à ces feux qui, sans l'Ombre familière autour de l'âtre, ne sauraient "se donner à voir".

Anonyme a dit…

Un film magnifique... émouvant que j'ai revu il y a peu de temps...
merci

Anonyme a dit…

Belle histoire et si bien transcrite
Justement Anna je voulais parler depuis un temps déjà du plaisir de lire vos interventions sur un livre ,un film , une promenade , je suis plongée et pour longtemps encore( 1500 pages )dans le journal de Virginia Woolf 1915 -1941 et je retrouve votre façon de relater les évènements avec sensibilité et qqchose en plus qui fait que celà va au -delà du fait lui -même
Vous aimeriez aussi cette lecture
Elle parle à une autre personne
une Virginia plus agée .....jeu de cache -cache !!!! Bonne journée AA

@nn@ L. a dit…

* Liens certes indispensables Michel ô combien ambivallents qui comme tous les liens vous rattachent autant qu'ils vous attachent... mais c'est c'est mon côté "chat de Kipling" qui écrit

* J'ai hésité à le revoir lorsqu'il est passé récemment à la télévision mais il fallait choisir et comme "...un chat..." est un animal très gourmand... en temps, j'ai décidé de rester avec les images que j'avais en mémoire et suis d'autant plus ravie que ce petit film (combien d'entrées?) ait plu à d'autres que moi.

* une comparaison avec Mme Woolf, c'est très, très excessif Arlette surtout que je dois avouer ne pas avoir pu finir de lire à ce jour Mrs Dalloway (ce qui ne m'a pas empêchée de beaucoup aimer {the hours})
http://un-chat-passant-parmi-les-livres.blogspot.com/2008/07/pause-technique-4-hours.html