samedi 29 novembre 2008

... sur les chemins de Bretagne (3)

Le "Menez Hom" fût longtemps considéré par l'enfant des plaines que j'étais comme une montagne. Après tout n'y avait-il pas aussi en Bretagne les Monts d'Arrée et beaucoup plus à l'est le Mont Dol? Sauf que... les cartes IGN sont impitoyables, elles qui mentionnent certes un joli point de vue mais culminant à 330 mètres de haut.

Pour le gravir ce Menez Hom, j'ai pourtant fait ce jour là comme la plupart des visiteurs, je me suis servie de la voiture. Que faire d'autre à moins d'être un bon marcheur que la perspective de gravir une colline où les arbres, quand ils ne sont pas grillés par le soleil, ressemblent davantage à des arbustes maigrichons, ne rebute pas. Surtout quand un désagréable vent du nord-est vous siffle aux oreilles.

Mais une fois arrivé au sommet, la vue porte loin, même si ce jour-là une légère brume estompait à l'horizon la limite entre le ciel et l'eau.
Et c'est un étrange paysage, tellement éloigné des images de bocage de l'intérieur des terres, qui s'offre alors aux yeux.

Arrivé au bout de la presqu'île de Crozon un choix s'impose entre les trois branches de la croix:
- au sud, le cap de la chèvre
- au nord l'île longue - qui bien sur ne se visite pas- et plus au nord encore la pointe des Espagnols qui ferme le goulet de Brest que l'on peut apercevoir sans aucun problème puisque distante de moins de 2kms
- au centre le mémorial de Pen Hir, qui eut finalement ma préférence en souvenir de la plaque commémorative de la chapelle de Ste Marie du Menez Hom et de tous les marins de l'île de Sein qui, en cette année 40, laissèrent femmes et enfants pour s'en aller à Londres.

Là est la Bretagne: son côté âpre et rugueux avec ses dentelles de pierres qui plongent dans la mer aux reflets qui oscillent entre turquoise et émeraude,
son côté éternel avec le fracas des vagues qui se brisent sans cesse sur les rochers en se parant d'éclaboussures blanches éphémères,
son incitation permanente à partir loin en se laissant porter par le vent comme les mouettes et les goélands.

Et puis une goélette qui avait réduit sa voilure pour contourner la pointe... Bretagne, terre de contes et de légendes... Voiles noires ou blanches? Qui pourra dire à Tristan que sa blonde Iseult lui revient?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Que j'aime ces "invitations aux voyages", chacune apporte son lots de plaisir et de réflexions où trouve le coeur à se dire.

Anonyme a dit…

Légendes, ce pays en est imprégné
très émouvant reportage Anna
Belle soirée en rêvant d'aventures et d'amours impossibles
AA

@nn@ L. a dit…

* Ce sont juste des "impressions" d'une sorte de paysage, de voyage intérieur, Michel, et dont j'espère qu'elles trouvent un écho chez d'autres. Une manière de tisser un fil, voire un lien entre les êtres sur la Toile.

* Savez-vous Arlette que l'un de mes enfants a passé, il y a des années de cela, une semaine à Plouha lors d'une classe découverte non pas consacrée à la mer mais sur le thème de la "Bretagne terre de contes et de légendes"?
Ma soirée n'a pas été consacrée à celles-ci mais au cinéma avec "two lovers": des histoires d'amours contemporaines, pas simples elles non plus.