jeudi 15 janvier 2009

Suzanne

Qu'est ce qui fait qu'une chanson dont nous ne connaissons pas la langue ou si peu , si mal que c'est tout comme, nous émeuve? La mélodie? Mystère. Une chose est certaine, au delà des mots qu'on ne peut pas comprendre, elle nous touche.

Tel est le cas d'une chanson de Léonard Cohen découverte il y a bientôt 35 ans de cela grâce à un ami qui en avait acheté le vinyle.Un peu plus tard il y eu la version de Graeme Allwright entendue cette fois-ci à la radio. Même émotion.

Et puis le temps passe, les goûts musicaux changent et certaines chansons ne s'entendent plus guère sur les ondes. Vient enfin le jour où ce CD que l'on voyait de loin en loin dans les bacs en cherchant autre chose en se disant qu'on le prendrait une autre fois, on l'achète.

Et l'émotion est toujours là que se soit dans sa VO
http://fr.youtube.com/watch?v=Swl2bETKqWg ou la version française.
http://fr.youtube.com/watch?v=QmlpOZSt2Ww

Oui, qu'est ce qui fait qu'une chanson nous touche? Peut-être dans le cas présent le désir que nous avons d'un jour rencontrer Suzanne ou d'être quelqu'un qui lui ressemble.

Suzanne t'emmène écouter les sirènes. Elle te prend par la main pour passer une nuit sans fin. Tu sais qu'elle est à moitié folle, c'est pourquoi tu veux rester. Sur un plateau d'argent, elle te sert du thé au jasmin. Et quand tu voudrais lui dire: tu n'as pas d'amour pour elle, elle t'appelle dans ses ondes et laisse la mer répondre que depuis toujours tu l'aimes

Tu veux rester à ses côtés. Maintenant, tu n'as plus peur de voyager les yeux fermés. Une flamme brûle dans ton cœur

Il était un pêcheur venu sur la terre qui a veillé très longtemps du haut d'une tour solitaire. Quand il a compris que seuls les hommes perdus le voyaient, il a dit qu'on voguerait jusqu'à ce que les vagues nous libèrent. Mais lui-même fut brisé, bien avant que le ciel s'ouvre. Délaissé et presqu'un homme, il a coulé sous votre sagesse comme une pierre

Tu veux rester à ses côtés. Maintenant, tu n'as plus peur de voyager les yeux fermés. Une flamme brûle dans ton cœur

Suzanne t'emmène écouter les sirènes. Elle te prend par la main pour passer une nuit sans fin. Comme du miel, le soleil coule sur Notre Dame des Pleurs. Elle te montre où chercher parmi les déchets et les fleurs. Dans les algues, il y a des rêves, des enfants au petit matin qui se penchent vers l'amour, ils se penchent comme ça toujours. Et Suzanne tient le miroir

Tu veux rester à ses côtés. Maintenant, tu n'as plus peur de voyager les yeux fermés. Une blessure étrange dans ton cœur

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Les paroles sont très belles, je suis contente que tu nous les fasses découvrir. J'ai un rapport particulier aux chansons en langue étrangère: je ne cherche jamais à en comprendre les paroles, même si c'est une langue que je connais (un peu). Les chansons m'émeuvent au-delà de ce qu'elles racontent (comme celle-ci par exemple).
Cela prouve l'universalité de la musique, mais je me rends compte à te lire que je passe aussi à côté de merveilles.
PS: Ravie de trouver encore un nouveau billet aujourd'hui!

@nn@ L. a dit…

Comme la chanson t'a plu, je vais essayer de t'envoyer via ton email les liens avec les morceaux sur youtube (avec une préférence pour la version de L. Cohen) + le texte in english... dont j'ai l'impression (j'ai une formation de juriste et non de littéraire) que Greane Allwright a fait une traduction a priori assez conforme dans l'esprit.

Anonyme a dit…

merci @nn@!

@nn@ L. a dit…

Désolée Verveinecitron, je n'ai pas eu le temps de le faire hier soir car j'avaais oublié qu'il fallait que j'aille chercher ma dernière à l'issue de sa sortie théâtre... et après avec son frangin on s'est lancé dans une grande de séance de délire à 4 en ajoutant son frangin et le chat...
Et là je suis au boulot et cette doc' at home... Mais j'envoie cela ce soir via l'adresse en bas de ton blog

Anonyme a dit…

Moi aussi, cette chanson m'émeut terriblement. Et comme Verveine, je n'écoute pas toujours les paroles, même en français, mais quelque chose passe. La musique est un cadeau du ciel.

@nn@ L. a dit…

C'est l'un des problèmes Myosotis avec les chansons, même si on en pratique la langue, c'est que certaines mélodies nous plaisent tant qu'on en oublie d'écouter les paroles, ce qui est pour certaiens fort dommage... d'où le pari un peu fou de certains chanteurs comme Léo Ferré que de mettre en musique certains poèmes (Verlaine, Apollinaire...) qui, en eux-mêmes portent déjà leur propre musique.