Ainsi ce livre.
La 1ère lecture, peu après sa publication, était une lecture hommage à l'actrice en robe rouge qui ensorcelait Jean Rochefort avec quelques pas de danse au dessus d'une bouche d'aération. Une lecture aussi retrouvailles avec Rouen où j'avais vécu quelques années et beaucoup aimé ce quartier de son enfance, celui de la rue "Eau de Robec" au mitant de laquelle coulait un petit ru.
Mais au delà de cette lecture j'avais découvert comment via l'écriture et le développement des photos de son père, elle avait enfin pu lever le voile noir qui recouvrait ses souvenirs, ceux d'avant la mort de ses parents alors qu'elle avait 9 ans.
Dix ans plus tard, parce qu'un enfant au lycée étudiait le style littéraire de la biographie, je l'avais relu.
Et là c'était le portrait de sa mère, esquissé de page en page qui m'avait touché. Cette mère qui se passionnait pour les tricots compliqués. "On s'abîme dans une léthargie hypnotique, renfermée sur soi dans son coin".
Comment ne pas songer à d'autres activités "hypnotiques" elles aussi, pratiquées en d'autres lieux et d'autres temps. Puzzles, broderie au point de croix, mots croisés... Que (se) cache t on derrière le morceau supplémentaire à placer, le motif à finir, la grille à achever? Ou plutôt, que fuit-on réellement?
Et puis récemment, à la recherche de cette photo qu'elle considère comme intemporelle, c'est lui, son père, qui est apparu. Et avec lui, tout un autre cortège d'interrogations autour de ce photographe/amant devenu le mari de sa mère. Qui était-il vraiment cet autre?
Et surtout, au delà de cet homme là, sait-on jamais qui est vraiment l'Autre, notamment celui dont on a eu envie un jour de partager, en pensant que ce serait pour toujours, la vie...
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