vendredi 30 janvier 2009

hunger (2)

"Résistez!" ai-je pensé samedi dernier en voyant ces quelques herbes folles pousser, vaille que vaille, dans les quelques grammes de poussière terreuse accumulés dans un recoin de la seule ouverture du cloître du Mont Saint Michel sur la baie.

"Résistes!" c'est ce que crie, plaqué par les gardiens contre des barreaux de la prison de Maze, un détenu à l'un de ses compagnons d'infortune qui, après un passage à tabac en règle entre deux rangées de C.R.S., va subir une fouille corporelle qui n'épargnera aucune cavité de son corps.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel beau mot que celui-là, chère @nn@, qui m'avait bouleversée, la première fois que je le vis, écrit par les ongles des femmes protestantes des Cévennes sur les murs de la Tour d'Aigues-Mortes alors que leurs hommes devaient embarquer sur les galères...

A tout bientôt!
gene

Anonyme a dit…

La nature est souvent un clin d'oeil ,quand on sait regarder....
ces herbes folles comme quelques petites fleurs photographiées en ville dans un univers de béton et de pollution
Bonne soirée Amie

Anonyme a dit…

Rien à voir avec la nature de la scène que tu décris, mais "résister" est aussi le mot d'ordre chez moi cette semaine (et sur plusieurs fronts d'ailleurs ;-))

@nn@ L. a dit…

* Résister, Gene, est effectivement est beau mot. L'une des plus belles illustrations pour moi ce sont tous ces "Justes" qui alors même que leur religion était différente ont résisté contre l'oppression en cachant au péril de leur propre vie, et sans rien demander en retour, des hommes, des femmes et des enfants dont le seul tort était d'être considérés par d'autres comme des "Untermensch"

* Et ça peut parfois donner lieu Arlette à des gags cinématographiques comme dans "men in black" où derrière une apparente innocente petite fleur qui pousse entre les barreaux d'une bouche d'égoût se cache un énorme monstre répugnant interdit de séjour sur la planète terre

* Et oui Verveinecitron, il y a tant de manières de résister pour une jeune mère de famille, à la fatigue (parce que mine de rien avec deux petits on n'a guère le temps de souffler) à la maladie (parce que nos compagnons, même si, en général, ils mettent bien la main à la pâte... donc toute baisse de forme chez nous, c'est vite la cata en famille...) à l'impression d'être engluée dans les tâches ménagères, de ne plus penser que courses, ménage, cuisine en clair: "Intendance" et oublier toute réflexion, toute création...
Bon courage avec 3 pitchounes en 5 ans et demi j'ai donné ;-)