vendredi 25 septembre 2009

Histoire de noeuds (3)

Faire un nœud à son mouchoir : le nouer pour se rappeler qu'on doit faire quelque chose.

à l'ère du mouchoir en papier jetable, voilà une expression devenue complètement désuète car qui pourrait bien avoir une idée aussi farfelue? Déjà qu'avec les vieux mouchoirs en tissu ce n'était pas évident, alors avec un mouchoir en papier...
Et à l'ère de la grippe H1N1, émettre cette simple idée devant les spécialistes de la prévention les feraient frôler illico la crise cardiaque.

C'est sans doute pourquoi sont apparues un peu partout sur mon lieu de travail des affiches qui rappellent aux fonctionnaires du ministère de la santéles consignes à respecter. Les soupçonnerait-on d'être atteints d'amnésie? Oui d'amnésie car c'est la seule explication plausible au fait qu'on les voit quasiment partout: au rez-de-chaussée au niveau des ascenseurs, dans les ascenseurs, sous la pointeuse...
Il convient cependant à ce stade de relever qu'elles sont paradoxalement absentes:
- des sanitaires... et pourtant il est recommander de se laver les mains avec de l'eau et du savon pendant 30', notamment après que l'on se soit mouché
- du lieu de restauration collective où, aux heures de pointe, la proximité est pourtant grande sur les tablées.

Maintenant petit passage en revue de quelques uns des modes de transmission du virus.
Les mains ... Il est implicitement conseillé d'éviter de serrer les mains. Certes. mais sauf à vouloir passer pour un Howard Hughes, d'imaginer commencer et achever une réunion sans avoir fait le tour des participants.
Les éternuements... En temps normal, la politesse voulait qu'à défaut de pouvoir se retenir d'éternuer, on le fasse discrètement. Exit la discrétion! On est maintenant prié de lever haut le coude.

Quant aux consignes d'hygiène... En résumé: on utilise un mouchoir en papier, on le jette aussitôt après usage et on part se laver les mains.
Maintenant imaginons des lieux où trouver une poubelle et un point d'eau avec savon sont difficiles: par exemple une salle de réunion où en général il n'y a qu'une disgracieuse poubelle camouflée dans un coin. Aller-retour discrets garantis ! Quant aux écoles, régulièrement les enfants font remarquer que dans les sanitaires, le savon joue les abonnés absents.

Alors? Finalement, mieux vaut sourire de tout cela et même, comme après avoir vu ce pastiche des spots de prévention, en rire. Il paraît que le rire contribue à renforcer les défenses immunitaires et comme je ne pense pas qu'il y ait la moindre contre-indication ni la moindre accoutumance à craindre avec ce médicament-là!...

4 commentaires:

Marwan a dit…

Rhooo... :-)
Si même au ministère de la santé on ne croit pas en ces consignes, pas étonnant qu'elles fassent ricaner autant de monde... :-)

arletteart a dit…

Et les micros où tout le monde bafouille et s'exprime à tour de rôle!!!!!
Rions de tant de candeur

@nn@ L. a dit…

* Doucement Marwan, je n'ai pas écrit que je n'y croyais pas. Non, connaissant les habitudes tant sur les lieux de travail que dans les écoles, je suis très perplexe sur leur mise en oeuvre.
Ne serait-ce que le lavage de mains où bien souvent dans les écoles tu n'as que de l'eau froide aux robinets, ce qui n'incite pas les mômes à se laver, au mieux un vieux savon anémique qui pue et un essuie mains trempé plein de microbes.
J'oubliais: Il y a en général en plus très peu de temps et très peu de robinets pour beaucoup de personnes...

* On peut y ajouter Arlette, les téléphones, les claviers et souris d'ordi et le pire de tout pour qui prend les transports en commun: les barres qu'il faut tenir pour éviter de tomber en cas de freinage brutal.
D'accord je pourrais mettre des gants pour éviter de poser la main sur une barre chaude et parfois même poisseuse des milliers de mains qui s'y sont posées... mais je déteste mettre des gants...

Marwan a dit…

Etre perplexe sur leur faisabilité à grande échelle est aussi une façon de ne pas y croire... :-)

Bon, c'est vrai, je joue sur les mots. Mais honnêtement, le rappel des rêgles élémentaires d'hygiène, enrobé de théâtralité et d'une once de sinistrose, apportera-t-il autre chose que bonne conscience et crise d'égo à quelques ronds de cuir?