lundi 23 janvier 2012

A la recherche de Monsieur Dornac

En 2008, lors d'une vente à l'Hôtel Drouot, deux photos d'un inconnu atteignaient des cotes inhabituelles: 40700€ pour une photo de Stéphane Mallarmé accompagné d'un poème autographe et 37000€ pour celle de Verlaine avec là aussi quelques vers de remerciement.
Le nom de l'inconnu qui les avait immortalisé: un certain « Paul Marsan dit Dornac » qui à la fin du XIXème siècle était « Maître Photographe, 34 rue Gassendi à Paris XIVème ».

Depuis, il y a eu une autre vente importante, plus de 200 clichés, en juin 2011.
On savait désormais que derrière la signature de Dornac (qui est un anagramme) se trouvait un certain Paul Cardon, né en 1858, mort en 1941 et inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Mais c'est quasiment tout!

Si, peut-être encore ceci: en 1887, âgé de 29 ans, il a entrepris de réaliser une série de portraits chez ses modèles, dans leur contexte professionnel ou intime: laboratoire, salon ou bibliothèque. Cette série qu'il a intitulée "Nos contemporains chez eux" a beaucoup plu. Dans le Tout-Paris de la fin du XIXème, chacun (artistes, ingénieurs, politiques...) voulait son portrait. Du coup, 20 ans plus tard, la série comprenait près de 400 clichés. Mais chose paradoxale, il n'y a aucune photo de "Dornac".

Les articles qui lui ont été consacré se focalisent donc sur les personnes qu'il a immortalisées.
Parmi celles-ci, peu de femmes.
La plupart des intérieurs sont très classiques, avec peu d'éléments issus du monde moderne. Des exceptions toutefois comme cette machine à écrire chez Tristan Bernard.

Dans les intérieurs , les livres sont omniprésents sauf chez les artistes qui, comme Rodin ou le Douanier Rousseau, se font immortaliser à côté de l'une de leur oeuvre.
Petite question accessoire pour ce dernier: quel est le tableau -dont on voit une petite partie- auquel il travaillait?

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